Le nouveau Directeur de l'OHI présente son parcours et ses objectifs futurs
Date de publication: 19/09/2023 - 14:18A l'issue des élections qui ont eu lieu lors de la 3ème session de l'Assemblée de l'OHI, le Dr. John Nyberg a officiellement pris ses fonctions de Directeur de l'OHI au Secrétariat de Monaco.
Afin de mieux le connaître, nous l'avons interrogé sur son parcours et sur ses aspirations pour son mandat au sein du Secrétariat de l'OHI.
John Nyberg était auparavant Hydrographe adjoint à l'Administration océanique et atmosphérique nationale (NOAA) des Etats-Unis.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur les éléments de votre parcours et de votre carrière qui vous ont conduit là où vous êtes aujourd'hui ?
J'ai passé mes années de formation en Floride et mon père était un passionné de navigation de plaisance et de pêche. Lorsque nous pêchions dans les Everglades de Floride, j'étais toujours chargé de planifier notre route sur la carte marine. J'ai toujours aimé les cartes terrestres et la géographie, cette mission était donc parfaite pour moi. Notre famille naviguait également dans les Caraïbes, et l'introduction de la navigation électronique (système raster) m'a impressionné lors d'un voyage à Saint-Vincent-et-les-Grenadines (je crois que c'était au début des années 2000). Le système de cartographie marine fonctionnait sur un ordinateur de poche doté d'un GPS.
Au cours de mes études à l'université de Floride, j'ai choisi la géographie comme matière principale et j'ai travaillé dans la bibliothèque cartographique de l'université. Pendant une courte période, j'ai également dessiné des cartes pour un étudiant en doctorat qui cartographiait les réseaux de collecte des eaux usées dans les îles Canaries.
Tout au long de ces années, j'ai également occupé quelques autres emplois : employé d'un magasin de magie, employé dans une librairie, chauffeur d'un camion de glaces à Daytona Beach, employé dans un bar à sushis (chef de tempura, plongeur, serveur), et agent de voyage.
Pouvez-vous nous en dire plus sur vos expériences passées, sur la manière dont elles ont forgé vos points de vue et vous ont préparé à votre nouveau rôle de Directeur de l'OHI ?
J'ai commencé en tant que contractuel débutant à la NOAA et ma première mission a consisté à comparer le Livre des Feux à l'ensemble des quelque 1 000 cartes de la NOAA, puis à numériser le littoral dans le cadre du tout nouveau programme ENC. Une fois embauché à plein temps, je suis devenu cartographe au Coast Pilot (Instructions nautiques), j'ai développé le site web du Coast Survey et j'ai accédé à un poste de conseiller technique, responsable du programme de salons professionnels du bureau.
Après ces emplois, je suis entré dans l'encadrement supérieur en tant que chef de division adjoint, où j'ai géré les budgets, les ressources humaines et les biens de la division pour deux divisions pendant une dizaine d'années. J'ai ensuite été promu chef de la division de la cartographie marine, puis Hydrographe adjoint.
Ces postes ont tous façonné ma vision des choses de différentes manières. Je pense que le fait d'avoir travaillé depuis le niveau le plus bas dans le domaine de la cartographie m'a permis de mieux appréhender les complexités et les détails liés à la production et à la gestion des produits de cartographie. La gestion des salons professionnels et la conception de sites web ont été autant d'occasions de travailler avec nos clients, d'apprendre ce qui est important pour eux et de comprendre l'importance d'une bonne communication. La gestion des personnes, du matériel et des finances, puis d'une vaste gamme de produits pour la navigation, a exigé une attention constante, de la transparence, de l'intégrité et un travail d'équipe.
Enfin, mon mandat en tant qu'Hydrographe adjoint m'a permis de collaborer étroitement avec des partenaires et des organisations internationales, de travailler sur des réalisations basées sur le consensus et de mieux comprendre le large éventail d'approches et de conditions dans lesquelles travaillent les Services hydrographiques du monde entier.
Au fil des ans, vous avez été étroitement associé à l'OHI et à ses organes. Pourriez-vous nous donner un aperçu de votre implication et de vos contributions aux travaux de l'OHI ?
Mon expérience auprès de l'OHI a largement reflété l'évolution de ma carrière professionnelle, puisque j'ai travaillé à tous les niveaux, du poste de secrétaire d'un groupe de travail à celui de président. Le fait de comprendre que l'OHI est composée de personnes qui font le plus souvent ce travail à titre complémentaire et qui travaillent avec des ressources limitées rend les réalisations de l'OHI plus impressionnantes qu'on ne le pense. Chaque fois que j'ai contribué à l'élaboration d'un nouveau document, d'une nouvelle norme ou d'un nouveau principe, les contributions collectives des membres de l'OHI ont permis d'améliorer le nouveau résultat, de s'assurer qu'il était réalisable, ou les deux. Le processus de recherche d'un consensus implique presque toujours une variété d'opinions qui représentent des perspectives, des antécédents et des environnements différents. Je trouve presque toujours le voyage plus satisfaisant que la destination.
Quels sont les domaines sur lesquels vous vous êtes concentré jusqu'à présent ?
J'aime vraiment travailler avec les gens et il me tient à cœur d'aider les personnes enthousiastes qui s'efforcent de développer leurs programmes. Travailler dans les régions du Pacifique Sud et de la Méso-Amérique a été l'une des périodes les plus enrichissantes et les plus inspirantes de ma carrière. Ces deux régions disposent d'un large éventail de capacités, de personnes passionnées, de grands défis et d'une diversité étonnante. J'ai travaillé sur de nombreux projets dans les deux régions, allant de la coordination de la cartographie au sein de la Commission hydrographique Méso-Amérique et de la mer des Caraïbes à l'organisation d'ateliers sur le cadre intégré d'information géospatiale des Nations Unies (UNIGIF) à Kiribati. L'établissement de relations durables qui vont au-delà des relations professionnelles dans les deux régions a été un plaisir absolu et je m'en souviendrai toute ma vie. J'espère continuer sur cette lancée en travaillant dans de nouvelles régions pour l'OHI.
J'ai aussi beaucoup œuvré pour que nous concevions des produits permettant une navigation sûre tout en élargissant l'utilisation de nos données à d'autres fins.
L'objectif de la collaboration avec les Nations Unies pour produire le Cadre d'information géospatiale intégrée des Nations Unies - Hydro (UNIGIF-Hydro) a été d'aider les pays à mettre en œuvre les neuf voies stratégiques de l'UNIGIF dans le domaine maritime et de veiller à ce que l'hydrographie soit intégrée dans l'ensemble de l'écosystème de l'information géospatiale. Nous voulons que l'hydrographie ait sa place à la table géospatiale.
Au moment où vous accédez au poste de Directeur de l'OHI, quels sont les domaines sur lesquels vous envisagez de vous concentrer dans le cadre de vos fonctions ? Pourriez-vous préciser l'importance de ces projets et leur impact potentiel ?
Je me réjouis de diriger le programme technique de l'OHI. Les Etats membres de l'OHI ont confirmé qu'il s'agissait de la priorité de l'OHI pour la décennie, et je pense que mon expérience en matière de renforcement des capacités et d'aide à l'élaboration de programmes contribuera à garantir que tous les Etats membres soient inclus dans cette période passionnante de mise en œuvre de nouveaux produits et services.
De mon point de vue, il y a beaucoup d'enjeux liés à la réussite de la mise en œuvre de la fourniture de produits et de services S-100. Ces impacts vont bien au-delà de la sécurité de la navigation et incluent la durabilité environnementale grâce à une meilleure efficacité, un meilleur accès aux données maritimes, une meilleure interopérabilité des informations et bien d'autres choses encore.
J'ai bien sûr l'intention de me concentrer sur l'avancement du programme technique de l'OHI, mais je voudrais également m'assurer que nous n'excluons aucun Etat membre en cette période de développement rapide et important.
Le Dr Nyberg rejoint le Dr Mathias Jonas, Secrétaire général de l'OHI, et Luigi Sinapi, Directeur, au sein du Comité de direction, et sera en charge du programme de travail 2, Services et normes hydrographiques.
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