Cartographier l'avenir : Les Fidji accueillent des réunions cruciales sur la cartographie des océans et l'hydrographie
Date de publication: 25/11/2024 - 10:13Suva et Nadi, Fidji - novembre 2024
Les Fidji sont devenues l'épicentre de la cartographie des océans, de la collaboration hydrographique et de la gestion de l'information géospatiale en accueillant une série de réunions historiques mettant en avant l'engagement du Pacifique. De la 41ème réunion du Comité directeur de la GEBCO (GGC41) et de la 6ème réunion sur la cartographie de l'océan Pacifique aux ateliers ultérieurs des Nations Unies sur les cadres géospatiaux et le développement durable, ces événements ont souligné le rôle crucial de la gouvernance des océans et des données pour les Pays et territoires insulaires du Pacifique.
Une première pour le Pacifique
Le Comité directeur de la GEBCO s'est réuni pour la première fois dans une nation insulaire du Pacifique, marquant ainsi une étape symbolique qui rend hommage au riche patrimoine maritime de la région. Les habitants des îles du Pacifique ont traversé d’immenses étendues d'océan, démontrant des compétences et des connaissances des milliers d’années avant que les explorateurs européens n'empruntent ces mêmes routes. Aujourd'hui encore, certaines des plus vastes zones économiques exclusives du monde se trouvent dans le Pacifique. La Polynésie française, par exemple, possède une ZEE d’une superficie de 4 767 240km2, qui est comparable à celle du Japon. Pourtant, les voix du Pacifique ne sont pas toujours entendues dans les discussions sur les connaissances marines et géospatiales.
La réunion du Comité directeur de la GEBCO, à laquelle ont pris part 60 représentants de 14 pays et d'organisations telles que la COI-UNESCO, s'est concentrée sur la mise en œuvre de la nouvelle stratégie 2024-2030 de la GEBCO. Les délégués ont abordé les défis spécifiques au Pacifique, notamment les obstacles à la participation, l'accès à la technologie et l'inclusion régionale, des enjeux cruciaux pour ces nations, dont beaucoup sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique et à l'élévation du niveau de la mer.
L'initiative des Fidji dans l'organisation de l'événement met en lumière leur engagement à promouvoir une gestion marine durable, en adéquation avec leur objectif de protéger 30 % de leur territoire océanique d'ici 2030 dans le cadre de l'Alliance 30x30.
Cartographier le Pacifique pour l'avenir
La 6ème réunion sur la cartographie de l'océan Pacifique, organisée par le projet Seabed 2030 de la Nippon Foundation-GEBCO, a réuni 90 participants de 27 pays, un niveau d'engagement régional sans précédent. L'événement a présenté des technologies innovantes comme la bathymétrie dérivée par satellite et les véhicules autonomes, tout en soulignant l'importance d'un accès facilité aux données océaniques pour favoriser le développement durable. Les participants ont insisté sur le rôle essentiel de la cartographie des fonds marins dans le développement d'économies bleues durables, la planification spatiale maritime et la conservation de la biodiversité.
Le Pacifique, le plus grand océan du monde et probablement le moins exploré, pourrait grandement bénéficier de plus de données océaniques. Des informations à jour permettraient aux communautés de suivre l'évolution du niveau de la mer et de mieux se préparer aux grandes marées et aux ondes de tempête. Il existe également un potentiel inexploité de croissance économique via le développement du commerce maritime. La réalisation d'une cartographie complète des fonds marins n'est pas seulement un défi scientifique, mais aussi un moyen de renforcer la résilience et d'encourager la collaboration régionale.
Les principaux intervenants, dont des représentants de l'OHI, de la COI-UNESCO et du gouvernement fidjien, ont souligné la nécessité de partenariats innovants et d'un partage ouvert des données pour relever les défis auxquels sont confrontés les pays insulaires du Pacifique (PIC). Les Fidji, à l’instar de leurs voisins, s'appuient sur des données bathymétriques précises pour naviguer dans les frontières maritimes, soutenir le tourisme marin et protéger les écosystèmes fragiles.The 6th Pacific Ocean Mapping Meeting, organized by the Nippon Foundation-GEBCO Seabed 2030 project, drew 90 participants from 27 countries—an unprecedented level of regional engagement. The event showcased innovative technologies like satellite-derived bathymetry and autonomous vehicles and emphasized the importance of accessible ocean data for sustainable development. Participants highlighted the critical role of seabed mapping in developing sustainable blue economies, marine spatial planning, and biodiversity conservation.
« Coopérer les uns avec les autres, partager la mission de lutter contre la fragmentation, attirer les investissements et adopter des procédures flexibles, telle est la démarche de l'OHI aujourd'hui - avec une vigueur renouvelée – tant au niveau régional que mondial. Il s’agit de promouvoir une approche plus souple et plus opérationnelle de la cartographie des océans, tout en ayant une compréhension claire des défis qui nous attendent »
Luigi Sinapi –Directeur de l’OHI
La réunion a également célébré la récente adhésion des Kiribati en tant que 100ème membre de l'OHI, une étape significative qui met en exergue l'importance croissante de l'hydrographie dans le Pacifique.
Renforcer les cadres géospaciaux
Après les débats sur les cartes des océans, les Fidji ont accueilli, du 11 au 15 novembre, la consultation d'experts et la réunion sur le renforcement des dispositifs de gestion de l'information géospatiale et l'accélération de la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD). Organisé par la section de gestion de l'information géospatiale mondiale de l'ONU en collaboration avec la Communauté du Pacifique et ODD Data Alliance, cet événement visait à renforcer les systèmes d'information géospatiale pour soutenir les progrès des Pays et territoires insulaires du Pacifique vers la réalisation des ODD..
Les principaux résultats incluent un accent renouvelé sur l'alignement des initiatives géospatiales du Pacifique avec les priorités mondiales des ODD, ainsi que la promotion de la collaboration régionale pour améliorer l'accessibilité et l'interopérabilité des données. Les ateliers ont exploré des outils tels que le cadre intégré d'information géospatiale des Nations unies (UN-IGIF) et l'importance de combiner les connaissances autochtones avec les techniques géospatiales modernes.
« Il y a une pénurie mondiale de données sur les fonds marins, alors que des données hydrographiques à jour sont essentielles pour atteindre les Objectifs de développement durable ».
Samuel Harper, adjoint aux Directeurs de l'OHI
M. Harper a également présenté des initiatives telles que le programme de bathymétrie participative (CSB) de l'OHI. Il a souligné l'urgence d'étendre la collecte des données océaniques, un élément clé de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques, qui vise à créer une représentation numérique des océans.
Pour plus d'informations sur la GEBCO, consultez le site https://iho.int/en/gebco.
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