La dénomination des formes du relief sous-marin selon le même système que celui utilisé pour les étoiles a été débattue lors de la réunion du SCUFN.

Date de publication: 28/11/2023 - 10:24

Avec un nombre record de propositions de dénomination des formes du relief sous-marin qui ont été présentées cette année, les membres du Sous-comité sur les noms des formes du relief sous-marin (SCUFN) de la GEBCO ont débattu des moyens de gérer le nombre croissant de propositions mais aussi de la manière de préserver les données relatives aux formes du relief sous-marin dans des zones faisant l'objet d'un litige.

Grâce à des technologies telles que la bathymétrie dérivée d'images satellites, les véhicules autonomes, mais aussi la détection automatisée des éléments et la robustesse accrue des algorithmes de détection, un nouveau record de 450 propositions de dénomination a été atteint cette année - un nombre qui devrait continuer à augmenter. Cependant, malgré la mise en place au sein du SCUFN de systèmes permettant d'évaluer plus efficacement les propositions de dénomination, le volume considérable reçu chaque année et les longs débats sur les propositions dans les zones faisant l'objet d'un litige ou sur les noms doubles pour un même élément font que des centaines d'éléments sont omis dans l'Index des noms géographiques de la GEBCO. Cela signifie que des informations sur leur taille, leur forme, leur hauteur ou leur emplacement pourraient être perdues pour tous.

Cette année a vu un nombre record de propositions de dénomination de formes du relief sous-marin.

Pour éviter de perdre des informations précieuses sur la topographie des fonds marins, les membres ont décidé de créer un nouveau sous-groupe « Naming 2030 » qui a pour objectif de développer un modèle de données numériques basé sur un identifiant unique de la forme géographique. Dans le cadre de ce système, les formes du relief sous-marin seraient identifiées par un code alphanumérique unique et universellement reconnu. Tout en conservant son rôle officiel dans la reconnaissance internationale de la dénomination des formes du relief, cette approche novatrice permettra également d'utiliser des attributs multilingues pour les termes génériques (mont, colline, dorsale, etc.) et des variantes pour les termes spécifiques, le cas échéant. Par exemple, des noms indigènes peuvent coexister avec ceux de grands explorateurs du XVIIIème siècle. Le sous-groupe examinera les solutions adoptées par le groupe de travail de l'Union astronomique internationale sur les noms d'étoiles afin d'évaluer l'adaptabilité de leur système aux formes du relief sous-marin.

Mike Coffin, membre du SCUFN, a résumé l'ampleur du problème potentiel en posant la question suivante :

Le SCUFN doit-il se préparer à nommer les millions de collines abyssales qui recouvrent la majeure partie de la croûte océanique, à l'avenir ? 

Membre du SCUFN, Mike Coffin 

 Les membres du SCUFN ont décidé de limiter
 le nombre de propositions de dénomination.

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Afin d'éviter de reporter les décisions à chaque réunion par manque de temps, les douze membres ont décidé à l'unanimité de limiter le nombre de propositions de dénomination par organisation ou pays à un maximum de 25 par an, et de plafonner à 250 le nombre total de propositions à examiner chaque année.

A la suite d'une proposition des Etats côtiers présents en qualité d'observateurs lors de cette réunion qui s'est déroulée du 6 au 10 novembre à Wollongong, en Australie, les Etats membres du SCUFN ont également voté le « gel » de la dénomination des formes du relief sous-marin dans la mer de Chine méridionale. Cette décision a été prise conformément aux règles de procédure du SCUFN qui excluent les propositions de dénomination politiquement sensibles.

63 % des propositions reçues cette année concernaient la mer de Chine méridionale. La prochaine réunion devrait présenter une proposition commune de toutes les parties intéressées, visant à résoudre les problèmes de dénomination dans cette zone maritime.

Cette réunion était présidée par le Dr Yasuhiko Ohara du Département hydrographique et océanographique du Japon (JHOD, Japon), qui a été réélu au poste de président.  Le Premier Amiral Dr Najhan MD Said a été élu au poste de vice-président à la fin de la réunion. Accueillis par le Service hydrographique australien, 45 participants ont assisté à la réunion, dont les 12 membres du SCUFN, des représentants de neuf Etats membres (Australie, Canada, Chine, Grèce, Indonésie, Japon, Malaisie, Philippines, République de Corée et Viet Nam) et des experts en la matière (Régions marines, NOAA (Etats-Unis), ACUF (Etats-Unis), KHOA et KOSBI (République de Corée), Geoscience Australia et BGS). Le Secrétariat de l'OHI était représenté par l'adjoint aux Directeurs Yves Guillam, agissant en tant que secrétaire du SCUFN.

Allocution d'ouverture de 36th Meeting of the IHO-IOC GEBCO Sub-Committee on Undersea Feature Names (SCUFN)

La prochaine réunion sera accueillie par la République de Corée (KIGAM, KHOA) à Jeju du 24 au 28 juin 2024.

L'article de bulletin du Secrétariat de l'OHI qui rend compte des principaux résultats de la réunion peut être consulté dans son intégralité à l'adresse suivante :  36th Meeting of the IHO-IOC GEBCO Sub-Committee on Undersea Feature Names (SCUFN).


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Dernière modification: 28/11/2023 - 12:20