Quels sont les progrès avec les données participatives sur la profondeur à travers le monde ?

Date de publication: 18/03/2022 - 09:36

Le groupe de travail sur la bathymétrie participative s'est réuni la semaine dernière pour débattre de la progression d'une initiative scientifique citoyenne menée par l'OHI et visant à collecter des données sur la profondeur des fonds marins. Les débats ont porté sur la mise à jour des orientations et sur la communication des progrès réalisés par certains des premiers projets pilotes dans le monde.

Le Service hydrographique de la Marine sud-africaine a donné un aperçu de ses activités impliquant différents navires dont des embarcations de plaisance, des vedettes de sauvetage et des pêcheurs de homards, qui ont été équipés d'enregistreurs de données. Les enregistreurs peu coûteux, tels que ceux fournis par le Nippon Foundation-GEBCO Seabed 2030 Project, sont bénéfiques non seulement pour les efforts mondiaux, tels que l'amélioration du maillage de la GEBCO, mais aussi au niveau local. Ils permettent aux utilisateurs des voies navigables intérieures et estuariennes locales de collecter des données, qui peuvent à leur tour être utilisées pour développer des aides à la navigation là où il n'existe pas de cartes ou pour compléter les cartes existantes.

Le Bureau hydrographique de la marine sud-africaine a pu fournir des données grâce aux enregistreurs de données sur des bateaux de plaisance, des vedettes de sauvetage ainsi que des pêcheurs de homard. Illustration © SANHO

« Grâce à ces premiers projets de bathymétrie participative, nous avons reçu un précieux retour d'information de la part des collecteurs, des contributeurs et des utilisateurs de données. Ce retour d'information et les leçons apprises serviront de base à la prochaine version des orientations ».

Jennifer Jencks, NOAA USA, présidente du groupe de travail de l'OHI pour la bathymétrie participative.

La version actualisée du document d'orientation est conçue pour être neutre en termes d'équipement, afin de pouvoir être utilisée par tout le monde, avec tout instrument, dans le monde entier. Il a également été enrichi grâce aux contributions de diverses parties prenantes, notamment les Services hydrographiques, l'industrie de la navigation de plaisance, la pêche, le pétrole et le gaz, etc.

Pourquoi la bathymétrie participative est-elle importante ?

Le représentant de la Commission hydrographique régionale de l'Arctique a débattu de la manière dont les zones maritimes norvégiennes sont cartographiées pour parvenir à une couverture de 40 % sur la base de la méthode de calcul SB2030. Si nous incluions les données CSB disponibles pour la région, ce chiffre passerait à 65 %.

Cette initiative est également très importante pour l'amélioration de nos connaissances des océans.  Les participants ont été informé d'un essai en cours en Norvège, au cours duquel, dans une zone, la carte marine officielle indiquait une profondeur de 300 m, alors qu'en fait, les données de la bathymétrie participative révélaient une profondeur de 900 m.

Le CSB peut contribuer à des informations plus précises sur la profondeur. © Martin Jakobsson, University of Stockholm

« La bathymétrie participative deviendra un outil de plus en plus important pour combler les lacunes de nos connaissances. Les initiatives menées par les gouvernements ne seront pas en mesure de mener à bien ce travail important à elles seules. »

Sam Harper, Adjoint aux Directeurs de l'OHI et Secrétaire du CSBWG

Les résultats d'un projet en cours dans la Grande Barrière de Corail semblent confirmer ce point de vue. Le Dr Rob Beaman de l'Université James Cook a expliqué comment leur essai initial avec 8 navires de taille relativement modeste a permis de collecter des données sur 164 000 kilomètres linéaires. Les données fournies par les particuliers permettent d'améliorer les modèles de profondeur en 3D de la Grande Barrière de Corail. La connaissance détaillée des profondeurs du plancher océanique est essentielle pour comprendre la distribution des habitats des fonds marins, pour fournir des données pour la prévision des inondations côtières, la modélisation des inondations et les efforts visant à contrôler la propagation des étoiles de mer.

La coopération avec les populations autochtones a également été présentée, y compris le travail avec 18 communautés de l'Arctique canadien, ainsi qu'un bâtiment de recherche inuit équipé d'un enregistreur de données.

« Les réactions de la communauté, y compris des coordonnateurs CSB des Commissions hydrographiques régionales et de l'industrie, ont permis d'aborder les questions politiques nécessaires pour repenser le rôle que la CSB peut et doit jouer dans le cadre d'une décennie entièrement consacrée aux océans et en accord avec d'autres initiatives mondiales telles que la Décennie des NU pour les océans et le projet Seabed 2030, qui visent tous deux à améliorer la connaissance et la cartographie des océans. »

Luigi Sinapi, Directeur de l’OHI

Dans le cadre de l'initiative de l'OHI en matière de bathymétrie participative, les navires peuvent collecter et transmettre des sondages occasionnels en utilisant des systèmes logiciels de navigation intégrés qui contribuent à cette initiative ou en installant un petit enregistreur de données. Ces informations peuvent ensuite être transférées au Centre de données pour la bathymétrie numérique de l'OHI par le biais de liaisons de données (« tiers de confiance »). En fournissant des données, les citoyens peuvent contribuer à accroître notre connaissance des océans, à améliorer notre représentation des fonds marins et à fournir des informations vitales pour toute initiative en faveur de l'utilisation durable des océans.

La réunion a réuni plus de 60 participants qui ont représenté les Etats membres de l'OHI et l'industrie.

The meeting held in hydbrid format was chaired by Jennifer Jencks of the USA. Photo © IHO

 


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Dernière modification: 18/03/2022 - 15:19